Voyage en Irlande (Partie VII)

Publié le par Stéphanie

              Malgré la pluie, nous voilà partis. Aujourd’hui nous avons prévu de visiter l’Anneau du Kerry (Ring of Kerry). Ce que l’on nomme « Anneau du Kerry » est en fait une route faisant le tour de la péninsule d’Iveragh. C’est à cet endroit que de nombreux paysages sont très renommés pour leur beauté. Mais pour le moment, nous sommes encore dans la Black Valley, et, ici aussi les paysages sont d’une rare splendeur. C’est vraiment extraordinaire de voir une nature si préservée. Nous avons l’impression de faire un voyage dans le temps et d’être revenu à une époque où l’humain n’avait encore rien façonné. Tout ici est vert, brun… Le paysage est tourmenté, torturé, brutal. La végétation, très abondantes est basse. Aucune douceur, aucune rondeur… de partout des roches aux arrêtes vives et dures. Tout est sauvage.

                Pour trouver une explication à ce décor, je pense certes à l’ère glaciaire, aux retraits des glaciers qui ont dû etc, etc. Mais en fait très vite mon imagination prend le dessus. La Black Valley a dû être il y a très longtemps, le témoin de terribles combats entre géants rivaux. Ces derniers se battaient en se jetant des rochers… et ce sont les vestiges de ces combats, aujourd’hui colonisés par la végétation, qui font de ce site un endroit exceptionnel. Enfin ça… ce ne sont que des explications à moi !

                Et ce qui est incroyable, c’est que malgré la tranquillité du lieu, nous ne sommes jamais seuls ! En plus d’une flore exubérante, la faune semble tout aussi nombreuse. Même si on ne les voit pas toujours, on entend les mouvements de moult animaux profitant de l’abri des végétaux. D’ailleurs, certains ne se cachent même pas : deux lapins font la course avec la voiture courant devant pendant un moment avant de rejoindre l’abri invisible des talus. Inhabituel !

                Enfin, nous rejoignons une route un peu plus large et plus fréquentée : celle qui relie Moll’s gap à Caherdaniel.

                Premier arrêt à Sneem. Besoin de retirer des sous. C’est un village de pêcheurs. Toutes les maisons sont peintes de couleurs vives, et une fois de plus nous sommes surpris par la gentillesse et le sourire des habitants. Compte tenue de la grisaille du ciel et des trombes d’eau qui nous coulent dessous, couleurs et chaleur sont vraiment bienvenues ! En poursuivant notre route, nous découvrons un fort joli point de vue sur l’océan : White Strand. Nous nous y arrêtons et profitons de la marée basse pour marcher sur la plage. Ici nous découvrons quelques choses que nous reverrons ensuite souvent : les ruisseaux se jettent dans la mer un peu partout créant des petits lits dans le sable de la plage. Le spectacle est vraiment plaisant, et un léger crachin qui a remplacé la pluie ne semble pas déranger le vile de mouettes.

L’arrêt suivant, ce sera à Staigue Fort. Ce vieux fort aujourd’hui presque en ruine est surprenant. Des murs de 2 mètres de large et 6 mètres de haut entièrement en pierre sèche ! Un point de vue dominant avec une vision lointaine sur l’océan... enfin pas aujourd’hui. Aujourd’hui, le brouillard recouvre tout. La pluie battante nous chasse.

                Nous reprenons la voiture, trempés, direction Waterville. C’est sous une pluie diluvienne que nous entreprenons de visiter cette ville on ne peut plus touristique et envahie par les cars. Il parait qu’ici, les falaises et les plages sont superbes. Mouais… Rien vue de tout cela ! Mais nous tentons de profiter d’un rayon de soleil timide pour une ou deux photos. Mauvais moment, nous sommes trempés, nous avons froid et sommes déçus de ne rien voir… Heureusement, l’odeur forte de l’océan nous ramène au gout des vacances et fait fuir toute idée de mauvaise humeur.

                Le tour continu et la route nous mène à Ballingskelling. Un château en ruine domine la mer, mais nous ne le rejoignons pas. Un ruisseau large et profond bloque le passage. Nous continuons… Et arrivons dans un endroit inconnu, n’apparaissant pas sur la carte. Un détour de la roue laisse apparaitre un superbe front de mer. Nous décidons de nous arrêter pour prendre des photos. A cet endroit, il n’y a que 3 ou 4 maisons. Nous garant, nous sommes accueillis par 3 chiens… Trois superbes toutous vivants dehors à l’année je pense ; sans doute des croisés Border Colley et je ne sais quoi d’autre. Ils sont sales, mouillés et … adorent les câlins ! Pendant plus de 10 minutes, impossible de se dépêtrer de ces 3 boules de poils demandant des gratouilles, se frottant contre nous, se roulant sur le dos pour en avoir encore plus… Ensuite, ce sera jeu sur la plage, un bâton et de longues courses pour l’attraper en premier. J’adore ce moment. Mais au moment de répartir, les choses se gâtent. L’un des 3 chiens nous a pris en réelle amitié et ne nous lâches pas. Dès que nous sommes dans la voiture, il se met dans les roues et aboie. Impossible de démarrer sans risque de le blesser. Je suis obligée de sortir du véhicule pour l’appeler. Il vient mais recommence sont cinéma dès que Clément remet le contact. Je suis obligée de le tenir au collier le temps que la voiture s’éloigne un peu. Il me suit, je lui donne de rester… Il s’arrête, regard triste… Je le laisse derrière moi avec un étrange sentiment d’abandon. Etrange amitié que celle que nous offre spontanément un chien… 

La route continue et, un peu plus loin, des panneaux indiquent « les plus belles falaises du Kerry ». L’offre est alléchante, nous y allons. En fait, c’est un paysan du coin qui profite que certains de ses champs donnent directement dur les falaises pour faire payer un droit d’entrée sur ses terres. Nous avons un peu le sentiment de nous faire avoir, mais bon… c’est vrai que c’est beau !

                Ensuite ? Et ben la pluie, le brouillard ont raison de nous. Nous rentrons sur Killarney. Il est encore tôt. Nous nous décidons d’aller au Parc National pour voir les chutes de Torc. Une petite marche de 2 km environ pour nous l’appétit. Comme il a plu toute la journée, les chutes sont spectaculaires. Pour le retour, nous empruntons l’une des nombreuses calèches qui permettent de visiter le parc en un minimum de fatigue. C’est vraiment un moment sympa que cette ballade à la vitesse du trot d’un beau percheron. Enfin, il commence à se faire tard : direction un pub de Killarney pour se restaurer et boire une pinte. Ici aussi le patron est accueillant et souriant. Et c’est une Guinness à la main que je découvre, stupéfaite, le football gaélique ! Un mélange de foot et de rugby… un foot qui se joue aussi à la main… C’est rigolo !


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B
trop belle les photos c humide
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